27/11/2025 – De Gistel à Arlon, de Solre-sur-Sambre à la frontière française à Kinrooi-Molenbeersel à la frontière néerlandaise, les églises se sont illuminées de rouge, à l’intérieur comme à l’extérieur, durant la Semaine Rouge. Des célébrations eucharistiques ont eu lieu, ainsi que des moments de prière et d’adoration. Non seulement le Mercredi Rouge, mais aussi les autres jours de la semaine, selon les disponibilités de chacun. Les chrétiens n’ont pas seulement prié pour les chrétiens persécutés, comme à la Basilique nationale de Koekelberg : la liberté religieuse étant un droit fondamental, des bâtiments publics du monde entier ont également participé à cet événement, comme le Parlement européen à Bruxelles.
Basilique nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg

Le Mercredi Rouge, 19 novembre, une centaine de personnes se sont rassemblées à la Basilique nationale de Koekelberg. Après une introduction de Mgr Koen Vanhoutte, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, ils ont entendu les conclusions du nouveau Rapport sur la liberté religieuse dans le monde 2025, présentées par Marcela Szymanski, chargée du Plaidoyer International à ACN International, le siège international d’Aide à l’Église en Détresse, et membre du comité de rédaction du rapport. Ce rapport 2025 révèle de graves formes de discrimination et de persécution dans une centaine de pays, notamment en raison des guerres, de la montée du terrorisme djihadiste, de l’instrumentalisation nationaliste de la religion, de la répression numérique, de l’autoritarisme et du crime organisé. Les femmes issues de minorités religieuses sont particulièrement vulnérables. Malgré ces défis, l’Église, souvent soutenue par Aide à l’Église en Détresse, demeure une force de paix et d’harmonie sociale dans le monde. Le rapport appelle les institutions internationales et les gouvernements à respecter l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et à mieux protéger les communautés religieuses.
L’ambassadeur honoraire de Belgique, Thomas Antoine, a ensuite expliqué pourquoi la liberté de religion est un droit fondamental. Le rapport d’Aide à l’Église en Détresse et les paroles du pape Léon XIV rappellent que la liberté de religion protège l’espace moral où la conscience peut s’épanouir et que son déni engendre la peur, la division et la violence. L’Église défend cette liberté pour tous, car elle découle de la dignité humaine et du besoin de rechercher librement la vérité. Dans un monde marqué par la manipulation, les conflits et le matérialisme, la liberté de conscience demeure essentielle à la paix et à une société authentiquement humaine. L’ambassadeur honoraire a souligné que la foi est toujours un consentement libre et personnel, jamais une contrainte. Il a appelé à la solidarité avec les croyants persécutés dans le monde entier et à des actions concrètes, car une paix véritable ne peut advenir que là où la vérité, la dignité et la liberté sont protégées.




L’archevêque Félicien Ntambue Kasembe de Kananga en RD Congo était notre invité d’honneur et a témoigné de l’oppression croissante des chrétiens en Afrique. Les chrétiens sont confrontés à la fois à des attaques violentes – telles que des meurtres, des enlèvements et des incendies criminels perpétrés par des groupes djihadistes – et à des formes d’oppression non violentes, notamment le sacrilège et le vandalisme d’églises. Ces actes constituent de graves violations de la liberté religieuse, inscrite dans le droit international et national. Leurs causes sont complexes et souvent d’ordre religieux, politique, ethnique ou économique, les conflits s’alimentant mutuellement. L’archevêque a souligné que la reconnaissance de cette oppression et le soutien actif aux chrétiens sont essentiels au maintien de la dignité humaine et de la paix. Parmi les actions concrètes figurent la sensibilisation, la prière, le plaidoyer diplomatique, les projets communautaires et la coopération avec des instances internationales telles que l’Union européenne. L’objectif est la solidarité avec les communautés persécutées et la protection de leurs droits fondamentaux. Au nom des Églises africaines, l’archevêque a exprimé sa sincère gratitude aux amis et bienfaiteurs d’Aide à l’Église en Détresse, qu’il considère comme indispensables pour protéger, accompagner et renforcer les communautés chrétiennes en Afrique.
À l’issue de ces présentations, nous avons été invités à signer la pétition pour la liberté religieuse et à nous unir aux chrétiens persécutés du monde entier lors de la célébration eucharistique. Les lectures du jour étaient parfaitement adaptées à cet événement, l’archevêque Kasembe soulignant l’exemple de fidélité héroïque à la foi des sept frères du Livre des Maccabées, martyrs d’Israël, qui ont risqué leur vie pour obéir à Dieu. Il a expliqué que témoigner de la foi aujourd’hui exige également du courage, car les chrétiens s’exposent à la marginalisation, à l’exclusion ou aux critiques publiques. L’Évangile de Luc sur les talents a mis en lumière la responsabilité de chaque croyant de faire fructifier les dons reçus – la Parole, l’Esprit et le salut – par le service, l’engagement et la sollicitude envers autrui, en particulier les chrétiens persécutés. Il a averti que ceux qui ignorent ces dons, à l’instar du troisième serviteur de la parabole, négligent leur responsabilité. L’archevêque a appelé à un engagement actif contre l’oppression des chrétiens et à témoigner amour et dévouement envers la communauté et l’Église. La foi doit toujours s’exprimer concrètement par des actes et des responsabilités.
Le Parlement européen à Bruxelles

Le Parlement européen s’est également illuminé en rouge le Mercredi Rouge. Le bâtiment de l’ancienne gare de Bruxelles-Luxembourg, place du Luxembourg, fait partie du complexe du Parlement européen et sert d’espace d’accueil pour les visiteurs. Le fait que le Parlement européen de Bruxelles se soit illuminé en rouge est un signe fort de solidarité des 27 États membres de l’Union européenne envers tous ceux dont la liberté de religion n’est pas respectée.
Autres initiatives en Belgique
À Bruxelles, Schaerbeek et Woluwe, des prières ont été offertes pour les chrétiens persécutés dans différentes églises. La chapelle d’une école bruxelloise a également été illuminée en rouge et un moment de prière a été observé.
La collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles fut illuminée de rouge, de même que l’église Saint-André de Mont-Saint-André, près de Ramillies, et l’église Saint-Remacle de Verviers.
À Solre-sur-Sambre, près d’Erquelinnes, une Messe fut célébrée pour les chrétiens persécutés le samedi 22 novembre au soir, en communion avec les martyrs coptes, suivie d’un temps d’adoration. L’église était éclairée en rouge à l’intérieur et rassemblait une soixantaine de fidèles.


À Arlon, une chapelle fut illuminée de rouge avec une veillée de prière.
À Louvain, l’église Saint-Pierre s’est illuminée en rouge. D’autres villages du Brabant flamand et d’Anvers, tels qu’Asse, Dilbeek, Wilsele, Bierbeek, Tielt-Winge et Schriek, ont également participé en illuminant leurs églises ou leurs presbytères en rouge.


Dans le Limbourg, plusieurs églises ont pris part à l’événement : Overpelt, Kinrooi, Gruitrode, Neerglabbeek, Heers, Saint-Trond et Tongres. À Kinrooi, une veillée de prière a été tenue le mercredi 19 novembre. Une célébration eucharistique du doyenné a eu lieu à la basilique Notre-Dame de la Nativité de Tongres le vendredi 21 novembre. Après la Messe, les participants ont pu témoigner d’une chaleureuse solidarité : des cartes encourageantes et réconfortantes ont été écrites à l’intention de familles et de personnes originaires d’Érythrée, de Téhéran, de Malaisie et d’ailleurs. Ces messages d’espérance étaient destinés aux personnes actuellement emprisonnées, ou dont les conjoints ou les pères le sont, simplement pour avoir exprimé leur foi. Ensemble, les personnes présentes souhaitaient apporter une lueur d’espoir dans l’obscurité, par-delà les frontières et les continents.



À Gand, les Rédemptoristes ont commémoré les chrétiens persécutés lors de chaque Eucharistie durant la Semaine Rouge.
À Moorsel et Meldert, près d’Alost, la paroisse Saint-Benoît a illuminé ses différentes églises en rouge pour sensibiliser la population et témoigner de sa solidarité. Une prière spéciale a été organisée pour tous les chrétiens dans le besoin le week-end du 22 et 23 novembre.

À Bruges, le mouvement Saint-Michel (« Sint-Michielsbeweging ») a participé le samedi 15 novembre au soir par une célébration eucharistique, une adoration et la projection du documentaire « Héros de la Foi » sur les chrétiens persécutés à travers le monde.

À l’abbaye Sainte-Godelieve de Gistel, l’église abbatiale était illuminée et bien visible depuis l’autoroute. Le Mercredi Rouge, une Messe a été célébrée, suivie des vêpres avec la liturgie des martyrs. Le jeudi 20 novembre, une adoration a eu lieu devant le Saint-Sacrement.

À Lichtervelde, une célébration eucharistique a eu lieu le mercredi 19 novembre à la chapelle Saint-Jacques. Saint Jacques le Majeur fut le premier apôtre à subir le martyre. Douze lumignons rouges furent allumées, symbolisant les douze apôtres.
Nous remercions tous ceux qui ont contribué cette année, de près ou de loin, à sensibiliser le public et à prier pour les chrétiens persécutés. Nous sommes particulièrement heureux que la participation ait doublé par rapport à l’année dernière. Nous espérons que cette dynamique se poursuivra, au nom de nos frères et sœurs en Christ qui sont dans la détresse.